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a. Duo rythmé en forêt
Forêt de Merdaal dans le Vlams-Brabant, Belgique (altitude 10 m),
3 mai 2020, 9h (1mn16s).
Forêt claire mixte en plaine
Tiîp Tiîp Tiîp ... et TI-tu TI-tu TI-tu, que dire de plus, sinon que le sylvidé est un pouillot,
et la mésange la plus solide de nos 2 très très communes.
Quant au fond,
* un grand turdidé calme et mélodieux domine, au 2ème plan (écoutez le bel écho associé),
* une fauvette égrène ses jolies fins de phrases claires et dynamiques (par ex. à 1s, 7s, 13s ... 1mn08s),
* une petit nerveux au chant rapide et aigu ... s'énerve à 19-24s (1 seule phrase semble-t-il),
* il y a enfin un spécialiste des longues notes tenues mais tremblées à différentes hauteurs,
à 29s, 32-34s (assez clair), et 44-46s (moins clair).
b. Les titueuses confusantes
Podljubelj, Tržič, Slovénie (altitude 650 m),
18 avril 2020, 15h30 (35s).
Village d'une vallée boisée en moyenne montagne
Imaginez un village au bord d'une route dans une vallée de montagne dominée de hautes crètes boisées
et des pentes de grandes forêts de conifères ; dans le village, des jardins et vergers ...
avec leur chant rythmé, ces 2 mésanges n'ont donc plus de secret pour vous !
Ah si, un dernier détail : laquelle titute des notes dures, nettes, sans hésitaion, et laquelle au contraire
module un peu ses notes plus douces, moins tranchées (hauteur légèrement changeante dans chaque note) ?
A l'arrière plan,
* le villageois s'exprime seulement 2 fois semble-t-il, à 32s (clairement) et à 22s
(plus difficile, car plus court), par des phrases typiques de l'après-midi ou du soir,
manquant de l'élément habituellement déterminant (qu'on entend plutôt le matin) !
* l'éclectique est le spécialiste tremblottant de la forêt du Vlams-Brabant : l'entendez-vous
à 11s, 28s, et aussi furtivement à 35s ? pas simple ici, très très court et masqué par le bruit ambiant
et les mésanges !
c. Le roulé du cousin du berger
Hålanda, commune de Ale, Comté de Västra Götaland, Suède (près de Göteborg) (altitude 50 m),
16 juin 2018, 04h30 (2mn19s).
Plaine agricole, fermes et bois
C'est un tarier pour sûr au premier plan, avec son beau chant rapide, roulé, rapeux, mélodieux et flûté
à la fois ... et même un peu imitatif d'un voisin ici ! Mais lequel ?
En arrière, d'autres chanteurs :
* l'inévitable mésange des campagnes et forêts d'Europe, au chant répétitif, mais à plusieurs variantes
(à 7s, 11s, 16s, 22s, ... etc),
* l'inévitable grand turdidé mélodieux (début de longue phrase toutes les 8s environ, en partant du début),
* l'inévitable colombidé présent partout en campagne, en forêt et maintenant encore plus dans les parcs
et jardins urbains ou semi-ruraux (bien audible à partir de 22s, mais avant et après aussi, plus lointain),
* l'inévitable corvidé, aussi ultra-commun là-bas que son proche cousin au plumage plus sobre chez nous
(vers 39-44s),
* l'inévitable petit sylvidé des climats nord-européens, au si joli et mélancholique chant flûté
(quoiqu'un peu stéréotypé quand même ... pas très varié) (lointain, 33.5-37s),
Un seul cri, surpuissant "vu" l'écho interminable, à 30.5s, d'un grand palmipède selon l'auteur ...
mais sauvage ou domestique (le doute demeurera) ?
Enfin, lointain et masqué par l'avant plan, quasi-inaudible dans cette minute et 15s, un dernier inévitable,
un petit nerveux, par bribes indistinctes dans les 16 premières secondes (c'est le rythme qui attire l'oreille,
plus rapide que celui du sylvidé ; c'est donc une autre espèce ... et si on triche un peu, les choses s'éclairent
entre 2mn07s et 2mn12s).
d. L'acidité du moulin hollandais
Près de Vierhouten, Forêt domaniale de Nunspeet, province de la Gueldre, Pays-bas (altitude 40 m),
30 avril 2020, 7h02 (1mn23s).
Forêt claire mixte de plaine
La vedette du moment est un insectivore qui aura piqué son manteau à quelque moineau domestique ou friquet mâle,
mais dont la tête est plus grise, beaucoup moins contrastée ; discret et farouche en général, il ne s'éloigne
guère à plus de quelques mètres du pieds des haies, talus et lisières qu'il fréquente ; il se nourrit presque
toujours au sol, aux aguets.
Les 2 sylvidés sont en fait une fauvette (enfin 2 ou 3 indivus) et un pouillot ...
déjà entendus respectivement dans la forêt de Meerdal et dans la plaine d'Hålanda.
Les 3 autres espèces audibles ici sont :
* un autre inévitable de nos forêts, parcs et campagnes arborées, un des 3 plus contactés à l'oreille,
pour un double "tink" typique à 38.5s, et son chant à 46-48s à l'arrière plan (autre individu ?),
* une espèce courante chez nous dans les vergers, jardins de villages et landes semi-ouvertes ensoleillées,
que je n'imaginais pas jusqu'aussi haut dans le nord, pour son chant à 1mn18s (et à 31s, un "tsi" court
et discret unique, au curieux timbre sur-aigu typique, peut aussi très probablement être ajouté
à son dossier ... même si c'est un peu ... court, il est vrai ; heureusement qu'il chante in-extremis,
juste à la fin de l'enregistrement pour épaissir un peu le dossier :-),
* un turdidé au talent reconnu depuis plus de 3 siècles pousse 3 cris ultra-courts et durs "tsic" ou "tsip"
à 48s, 50.5s, et 53s (ce dernier plus audible) ; c'est mince, mais typique et très probablement suffisant !
e. Le moulin encore, mais le four aussi :-P
Réserve naturelle du Marais de Meijendel, commune de Wassenaar, Hollande méridionale, Pays-Bas (altitude 4 m),
3 avril 2012, 7h30 (1mn).
Marais côtier, lagunes, dunes, plage au loin
En dehors de la même vedette qu'en forêt domaniale de Nunspeet, les autres passereaux :
* les "tsiiu" descendants au premier plan sont émis par le bruant mystère (à 12s, 16s, 22s, ... etc) ;
combien en repérez-vous ?
* le (premier) turdidé pousse 2 "caquettements" à 2.5s (et 15s), et chante entre 3 et 4s
(au deuxième plan sans doute un autre individu) ; aussi à 8-9s, 13-14s, ...
* il n'y a finalement qu'un seul sylvidé, un pouillot : repérez-vous son chant répétitif et rythmé
au loin, entre 26s et 28s par ex. (assez isolé à ce moment-là, mais audible avant et après aussi) ?
* car le second, c'était en fait la fameuse grive (un second turdidé donc) : entendez-vous les répétitions
assez graves et flûtées au loin à 11-12s ?
* et j'avais zappé cela, mais il y a à 15s 2 "tuti" qui évoquent inévitablement ... à vous de voir
(mais c'est sans suite, et un peu masqué / immergé ... cela restera donc une hypothèse :-)
Les autres oiseaux sont de plus grande taille :
* les "tut" gutturaux et un peu râpeux à 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34s ... non ce n'est pas une poule d'eau,
mais on s'en approche (plaque frontale blanche),
* rien à ajouter concernant le gros palmipède ... c'est déjà bien de reconnaître son genre
(je ne saurais pas différencier les différentes espèces) ; à part peut-être qu'il ne doit pas aimer Noël ;-)
* les autres gros palmipèdes qui beuglent et s'esclaffent au loin sont des goélands :
et il y a moyen de proposer une "hypothèse probable", chaque espèce possible ayant une voix assez distincte
(les marin "sont" très rauques et graves, les bruns ont une voix moins grave, mais grave quand même,
et les argentés "sont" un peu plus aigus : demandez à xeno-xanto.org ; sans s'attarder sur les sous-espèce
de bruns ;-)
* enfin, il semble que le bêleur soit un grèbe ... lequel ?
f. Même le chien l'a repérée !
Bois de Cilgwyn, comté du Carmarthenshire, Pays de Galles, Angleterre (altitude 80 m),
13 juin 2019, 16h30 (36s).
Distinguez-vous 2 types de caquettements de turdidés qui se superposent ?
* le plus fort, le plus aigu au premier plan, avec de grandes interruptions (des "cris" élémentaires plus longs
aussi semble-il),
* au second plan, moins aigu, plus mat aussi, des "cris" individuels un peu plus courts (?), presque sans arrêt,
en rythme (mais il y a probablement 2 individus au moins), plus connu en général ...
Quant aux 2 mésanges très communes (admettons qu'il y ait 2 espèces pour l'instant), on entend des "roulades râleuses" :
* d'une espèce à 21-22s, 25.5s... assez râpeuses, dures,
* d'une autre espèce à 15.5, 24s, 34s ... moins agressives à l'oreille, plus "douces".
Qui est qui alors ?
Revenons sur ce "admettons ..." : c'est simplement que l'une de ces espèces imite couramment
(dans les 2 sens du terme ici) toutes les autres espèces ... donc à moins de voir les oiseaux,
ou de les entendre dans d'excellentes conditions (pas comme ici), ou de faire confiance à l'auteur ...
il restera toujours un doute :-)
Et .. oui, il y a un "tsii" à 5s, 8s, 9s, 15.5s, 18s ... etc ; j'ai bien une hypothèse,
mais pas bien assurée (les tsi-eurs sont nombreux) ... et vous ?
En arrière plan enfin, un turdidé d'une des 2 espèces en alerte au premier plan ... chante (à 2s, 14-15s, ...).
g. Fureur dans les étages, insouciance à distance
Bois de Quinçay, Vienne, Nouvelle-Aquitaine (altitude 130 m),
7 mai 2017, 11h30 (2mn52s).
Futaie en vieille forêt feuillue
Les inquiets / furieux :
* au premier plan au début, une mésange (une 3ème par rapport à Bois de Cilgwyn) : comparez sa "roulade râleuse"
à celle de l'autre mésange ; un autre individu pousse aussi des "ti-tsiu", des "pitsiu", des "ti-ssiu"
à quelque distance ... oui, c'est la même espèce !
* une autre arrive au premier plan dans un second temps, à 22s, avant de prendre la place de la précédente à 28s
et de ne plus lâcher le morceau (on entend encore cette première par la suite, mais elle s'est éloignée
un peu, sans doute poussée sans ménagement) ; elle émet aussi quelques cris ultra-courts, sur-aigus et "vrillés"
(ou vrille-tympan) typiques, souvent juste avant les "roulades" : à 22.2s, 25s par exemple,
* le sylvidé semble arriver de quelque distance, prudemment (de plus en plus fort) : 1er tuîi à 5.5s, 2ème à 15s,
3ème à 22s ... puis il prend de l'assurance à 33s, 35s, 37s, 39s ... se tait ... reprend du courage à 53s, 57s,
59s et trouve sa distance de sécurité ... avec un cri à suivre toutes les 5s environ ; c'est un pouillot
qui aime le soleil chaud plus que les "autres" ...
* quant au petit turdidé, j'en suis moins certain maintenant, mais faute de meilleure hypothèse, je m'y tiens :
c'est ténu, mais quelques tec/tic mats, très courts, très aigus entre 34s et 36s, et à 57.5s aussi ...
qu'en pensez-vous ?
* il n'est pas exclu que d'autres curieux soient présents : quelques cris étranges et / ou non identifiés :
* des "tii" plus doux à 17.5, 19s, 24s, 31.5s, ... pas facile ... une idée ? peut-être un harpenteur
de troncs et branches ?
* un cris "trzz" électrique mat répété 2 fois ... une idée ? peut-être tout simplement d'une des 2 mésanges,
mais laquelle ?
En arrière (ou même vraiment pas loin par moment), les insouciants chantent ; reprenez l'enregistrement en ignorant
(c'est de bonne guerre) le premier plan lancinant et grinçant (quelle casse-tête à la fin !) :
* le fringille est un forestier typique, l'un des champions dans les données de points d'écoute (STOC EPS
par exemple) ; 2 individus au moins,
* au second plan aussi, une fauvette égrène ses longues phrases "d'aigue non marine", bien audibles par moment,
* à l'arrière plan, vous avez bien sûr repéré l'éternel turdidé mélodieux de service,
* sans parler du mangeur de processionnaires qui passe bien près du micro, on entend même son ricanement
étouffé "de jungle", qui ne porte qu'à peu de distance (à 38.8s),
* la seconde fauvette, il me semblait l'entendre vers 54s, mais je penche maintenant pour un effet de superposition
du turdidé mélodieux et de la première fauvette ...
3. Les réponses : analyse détaillée des enregistrements
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a. Duo rythmé en forêt
Forêt de Merdaal dans le Vlams-Brabant, Belgique (altitude 10 m),
3 mai 2020, 9h (1mn16s).
Forêt claire mixte en plaine
C'est un **pouillot véloce** qui tiîte, et une **mésange charbonnière** qui "titute" :
* notez le côté assez "dur" de l'attaque du pouillot (d'où le "t" du "tiîp"), et au contraire la "douceur"
de la fin de ses notes, qu'on entend à peine se terminer ; ce qui rend assez artificiel, ou tiré par les rémiges,
le p ou le t que je mets en fin de "tiîp" ou "tiîte" ... admettons-le :-),
* notez aussi la vibration stridente d'une des 2 notes du motif répété de la charbonnière, un critère important
pour la distinguer de la Mésange noire ... mais rendez-vous ci-dessous en Slovénie pour en savoir plus !
En fond sonore,
* un **merle noir**, qui provoque un bel écho avec sa voix "grave" ; cet individu chante assez haut, avec beaucoup
de douceur et d'élégance ...
* une **fauvette à tête noire**, assez éloignée, difficile à identifier en partie à cause de l'écho, ou plutôt
des échos multiples qui "dupliquent" dans nos oreilles ses flûtés sonores et nerveux en en décalant légèrement
chaque réplique de manière différente, ce qui "floute" l'ensemble ; ex. à 0s, à 13s ...
* le petit nerveux est bien sûr un **troglodyte mignon** : 1 seule phrase à 19s ; lui aussi "pâtit" des échos,
son chant semble comme lissé : ses trilles rapides sont comme fondues enchainées, un peu superposées,
* et le tremblotteur de longues notes est un **rougegorge familier** ... mais là encore plus,
les échos sont dévastateurs !
b. Les titueuses confusantes
Podljubelj, Tržič, Slovénie (altitude 650 m),
18 avril 2020, 15h30 (35s).
Village d'une vallée boisée en moyenne montagne
Au premier plan, c'est une **mésange noire** qui ti-tuite avec constance, presque comme une horloge, toutes les 4-5s ;
notez certes l'attaque franche des "ti" et des "tu", mais tout de même pas si tranchée que cela (il y a du "s"
dans ce "t" ... un "ts" ?) ; notez aussi la modulation prononcée et assez progressive, voire traînante, du "tui".
Elle est accompagnée en arrière plan par au moins 2 **mésanges charbonnières**, peut-être 3 :
* au tout début, presqu'indistincte vers 4s, un motif presqu'uniquement composé d'un "tî",
mais avec une vibration stridente caractéristiques,
* vers 12s, cette fois c'est un motif double plus net qui apparaît (le même individu ou pas ?), sans le strident
(ça arrive),
* vers 20s, un autre motif double, plus lent, mais avec une note stridente à nouveau (encore le même individu ?),
* enfin, à 26s, un dernier motif double, plus rapide, "pu-tî" (le tî faiblement vibré / strident ?).
A chaque fois, des notes plus dures que celle de la noire (pas de "s" dans "t"), plus tranchées,
et sans modulation, ou alors très rapide ; et presque à chaque fois, 1 note du motif plus ou moins vibrée, stridente.
Plus furtivement,
* le villageois est un **rougequeue noir**, sans le bruit de verre écrasé, bien plus fréquent le matin ;
à 22s, juste la trille de fin de phrase (pas de début audible) ; à 32s, cette même trille, mais plus grave,
et cette fois précédée de la roulade sèche et courte qu'on entend normalement juste avant le verre écrasé
du chant du matin ; l'hypothèse Rouge-queue à front blanc est normalement écartée : pas de trace de ses débuts
stéréotypés de phrases en "siii-tru-tru(-tru)" (aigu puis grave) nettement plus mélodieux, inversées en hauteur
par rapport aux phrases du Noir (scrhch-wiwiwi : grave puis aigu, ou scrhch-frefrefre : grave puis grave)
plus chuintantes, moins mélodieuses,
* l'éclectique est donc un **rougegorge familier**, mais la mésange noire le masque beaucoup.
c. Le roulé du cousin du berger
Hålanda, commune de Ale, Comté de Västra Götaland, Suède (près de Göteborg) (altitude 50 m),
16 juin 2018, 04h30 (2mn19s).
Plaine agricole, fermes et bois
Oui, c'est bien un **tarier des prés**, pas si commun aujourd'hui : en Auvergne, il faut monter en altitude
pour le rencontrer !
Il imite son voisin, un **merle noir** (qu'on entend en arrière plan) vers 52s, 1mn02s et 1mn11s ; et peut-être
un cri long de martinet noir vers 45s ?
A l'arrière, assez loin, les autres inévitables :
* une **mésange charbonnière** ti-tute lentement, mais régulièrement,
* un **pigeon ramier** roucoule par moments,
* une **corneille mantelée** croasse (pas de noire normalement à cette latitude),
* plus difficile, trop loin, un **pouillot fitis** égrène ses phrases descendantes, toutes "pareilles".
C'est une **oie cendrée** qui pousse ce grand cri unique et court à 30.5s : un peu comme un héron cendré,
mais plus trompettant, plus grave, plus agréable à l'oreille que les krâin nasillards (et sonores aussi)
du Tapon ;-)*
Enfin, l'inévitable et presque inaudible petit nerveux, oui, c'est bien un **troglodyte mignon**.
`* Héron, petit ; pas Tapon !
d. L'acidité du moulin hollandais
Près de Vierhouten, Forêt domaniale de Nunspeet, province de la Gueldre, Pays-bas (altitude 40 m),
30 avril 2020, 7h02 (1mn23s).
Forêt claire mixte de plaine
Au 1er plan, me meunier qui mouline son liquide aigre, déguisé en moineau, mais toujours avec son écharpe grise,
c'est un **accenteur mouchet**.
Au second et à l'arrière plan, 2 ou 3 **fauvettes à tête noire** chantent (on entend presque uniquement
des phrases entièrement flûtées ici ; et un unique cri "tac" à 45s qu'on peut également sans trop se risquer
leur "mettre sur le dos").
Au second plan également, un **pouillot fitis** siffle "tristement mais sûrement" ; tiens, j'avais qualifié
ses phrases de "gaies" au lancement ... les impressions changent, ou sont difficiles à décrire ...
"mélancoliques" alors ?
Notez l'étrange et troublant fondu enchaîné de la fin de phrase du fitis qui rejoint à la perfection
vers 10-11s une note du flûté de la fauvette à tête noire ... les vraies coïncidences existent !?
(ce qui n'empêche pas les *têtes noires* d'imiter parfois le Fitis ... trop facile)
Le double "tink" à 38.5s est émis par un **pinson des arbres**, et c'est la même espèce qui chante
à l'arrière plan à 46-48s.
On l'entend in-extremis dans le "fondu silence" de la toute-fin de l'enregistrement, une trille rapide un peu sèche,
très plate : un **bruant zizi** ; le "tsi" court mais traînant à 31s peut aussi très probablement être mis
sur son compte.
Enfin, les indices sont minces (et surtout très courts), mais typiques avec l'habitude : une **grive musicienne**
pousse quelques "tsic" ou "tsip" entre 48s et 53s (le dernier est bien clair) ; en hiver, comme en ce moment,
dans les bois et lisières où elle hiverne, c'est tout ce qu'on entendra d'elle ; rien à voir avec les exploits
vocaux de certains chanteurs en période de reproduction ... d'ici qq semaines !
e. Le moulin encore, mais le four aussi :-P
Réserve naturelle du Marais de Meijendel, commune de Wassenaar, Hollande méridionale, Pays-Bas (altitude 4 m),
3 avril 2012, 7h30 (1mn).
Marais côtier, lagunes, dunes, plage au loin
Au 1er plan, encore un **accenteur mouchet** ici, enfin plutôt 2 chanteurs qui se répondent à distance, en alternance
(le second est assez éloigné) ; ex. : le 1er à 1s et 4s, le 2nd à 3s et 7s environ.
Le bruant qui dénonce les phragmites, avec ses cris "tsiuu" nets, c'est logiquement un **bruant des roseaux**.
Un **merle noir** s'inquiète à 2.5s, 6s, ... tandis qu'un autre chante tranquillement, à distance.
Au loin, par "bouffées" (y aurait-il un peu de vent ?), on repère le chant rythmé d'un **pouillot véloce**
(par ex. à 6-7s).
Vers 11-12s, un beau triplet de "ti-tu" mélodieux, attribuable sans grand risque à une **grive musicienne**,
la reine des répétitions variées (même si ici, c'est trop court pour être varié !).
Et en parlant de "ti-tu", 2 "tu-ti" assez isolés vers 15s, qu'on attribuerait volontiers à une **mésange charbonnière**,
même si on ne serait pas contre un confirmation par d'autres indices ...
Quand aux palmipèdes (ou presque) :
* une **foulque macroule** "tute" en cadence à partir de 28s ; et c'est peut-être elle ou une de ses congénères
qui produit ce bruit d'ailes frappant la surface de l'eau vers 45s (elles sont coutumières du fait) ?
* des **oies cendrées** (faisons confiance à l'auteur) "cacardent" bruyamment vers 53s,
* des goélands exultent au loin, très au loin (mais ils ont de la voix), vers 2s, 23s, 37s :
à cet endroit, en cette saison, avec cette voix aux accents assez aigus, ce "devrait" être des **goélands argentés**
tout simplement,
* et un **grèbe huppé** bêle vers à 40s et 50s au moins.
f. Même le chien l'a repérée !
Bois de Cilgwyn, comté du Carmarthenshire, Pays de Galles, Angleterre (altitude 80 m),
13 juin 2019, 16h30 (36s).
Nos 2 turdidés furieux et / ou inquiets sont une **grive musicienne** (au 1er plan, les cris les plus forts),
et un **merle noir** (au 2nd plan) ; enregistrement très intéressant se mettre les différences dans l'oreille !
Nos 2 mésanges sont, par ordre d'apparition sonore, une **bleue** (ex. à 15s, 24s)
et une **charbonnière** (ex. à 21-22s).
A l'arrière plan, c'est un autre **merle noir** qui chante tranquillement, insouciant du danger
(bribes à 2s, 13s, 17s, ... etc).
Quand aux tsi-eurs, ils sont probablement plusieurs, mais on en est réduit aux hypothèses
(la science des "tsi" - la tscience ? - n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements :-) :
* les "tsi" isolés, assez nets, mi-courts mi-longs, tout au long de l'enregistrement pourraient
être attribués à un **rougegorge familier**,
* 3 "tsi" rapidement enchaînés, à 18-19s, correspondent bien en rythme, en nombre et en longueur (en timbre,
c'est moins clair), à ces triplets que les **sitelles torchepots** émettent souvent ...
g. Fureur dans les étages, insouciance à distance
Bois de Quinçay, Vienne, Nouvelle-Aquitaine (altitude 130 m),
7 mai 2017, 11h30 (2mn52s).
Futaie en vieille forêt feuillue
Les furieux et / ou inquiets (cris) :
* une **mésange nonnette** occupe d'abord le 1er plan, avec ses "rouades" nasillardes, plus aiguës, douces
et tonales que celles de la charbonnière... ; ensuite, elle s'éloigne, mais reste à distance et pousse
de plus typiques "ti-tsiou", "psiou", "pi-tsiu" ... etc (mais ne sont-elles pas 2 ?),
* une **mésange charbonnière** prend donc sa place, vers 22s : c'est nettement plus râpeux, plus grave aussi ;
sauf pour les "pi" ultra-courts, sur-aigus et stridents (tels des aiguilles crachées à la sarbacanne dans nos tympans),
à 22s, 25s, 30s, 32s, puis plus nombreux et réguliers, presqu'à chaque seconde à partir de 42s ...
typiques de l'espèce (en furie),
* le sylvidé qui arrive timidement avec ses "tuîi" typiquement modulés est un **pouillot de Bonelli**
(1 phrase de chant unique à 2mn06s, oups !),
* probablement, ou plus prudemment ... "peut-être" :
+ un **rougegorge familier** pousse quelques tic mats, très courts et isolés vers 34s et 36s,
+ un **grimpereau des jardins** émet quelsues "tii" plus longs, plus doux, plus tonaux, à 17.5, 19s, 24s, 31.5s, ...
+ le "trzz" électrique répété 2 fois vers 36s est peut-être l'oeuvre de la charbonnière (ou d'un autr individu
qui aurait essayé "d'en placer une" ou "d'abonder" en bégayant ;-)
Les insouciants (chanteurs) :
* le fringille de service (des eaux et forêts) est naturelement un **pinson des arbres**,
* la fauvette au babil rapide et liquide, assez audible vers 32-33s et aussi 42-48s, est une **fauvette des jardins**,
* un **merle noir** assure la sérénité à l'entour, ignorant tout ce bruit et toute cette fureur,
* et le mangeur de processionnaire est bien sûr un **coucou gris**.
Pfouhhh ... ça fait du bien quand ça s'arrête, quel casse-tête ;-)