Forêt domaniale de Vouillé-St-Hilaire, Quincay, Vienne (altitude 150 m),
11 avril 2015 (57 s).
Hêtraie-chênaie âgée, avec qq conifères au loin (à basse altitude) ?
A tous seigneurs, tous honneurs ... d'abord les pics :
* les 4 gémissements nasillards et couinants entre 6 et 9s : une phrase tronquée de chant d'un **pic mar**
(dans un chant complet, elles sont plus longues et plus véhémentes ; ici, c'est un peu hésitant),
* le grand tambour, puissant, long, régulier, résonnant, grave, au volume "mourant" à la fin :
un **pic noir** (l'épeichette, qui a également un tambour long, mais pas autant, a un rythme un peu plus rapide,
un volume sonore assez constant, sauf hésitations assez communes, et une tonalité souvent plus aiguë à cause
de la branche utilisée de diamètre inférieur, et donc bien moins sonore : peu d'écho comparé à notre cas) ;
comparez les deux sur
ces enregistrements,
et puis, au loin, tendez l'oreille (ou plutôt montez le volume, mais attention au pouillot ;-),
un "koui koui koui ..." qui se prolonge entre 2.5 et 5.5s ... oui, un autre pic noir, qui chante cette fois ;
peut-être en réponse à un tambour précédent de notre "percussionniste" proche,
à moins que ce ne soit le tambour la réponse ?
* le "kik" unique, ultra-court mais bien audible : un **pic épeiche** :
* un épeichette sonne plus aigu, avec une fondamentale à ~3000Hz, alors qu'ici elle est à ~2500Hz,
* et également moins pur, avec un côté chuinté, peut-être dû à un surcroît d'harmoniques aiguës comparé à l'épeiche ?
* et ses cris sont moins brutaux (ici, l'attaque est très abrupte, la fin également),
* exemple :
xeno-canto.org/304815,
* et puis un épeiche émet couramment des cris isolés comme ici, alors qu'un épeichette très rarement.
En restant sur les chanteurs "bruyants" :
* le petit battement gai, sautillant, aigu qui fait dodeliner de la tête, "tit tip tip ..." entre 0.8s et 3.8s,
(et aussi 24-26s), bien sûr, c'est un **pouillot véloce**,
* la phrase aiguë, toujours la même (en gros), presque stridente ici, à 14s, 17s, 26s ... etc, : c'est ce "traîne-écorce"
de **Grimpereau des jardins** ("ti-ti-tu-i-ti"),
* et la série variée de rafales aiguës, stridentes, rapides (différentes trilles en fait), à 28s,
juste à la fin d'une phrase du grimpereau : un "monstre" sonore, ce "traîne-fagot" de **Troglodyte mignon**
(mignon ... mouais ... imaginez s'il avait la taille d'un pic noir ...).
Plus lointain, 3 autres chanteurs :
* seul (pour une fois) à 20-22s et 55-57s, l'inévitable (en forêt) **pinson des arbres** répète inlassablement
sa phrase sonore, composée d'une série de "trilles" plates, chacune plus grave que la précédente (effet descendant),
série conclue par une "virgule" au timbre électronique étrange ; on l'entend aussi, mais à chaque fois
quelque peu couvert par d'autres oiseaux plus proches, à 13-15s, 29-31s, 43.5-45.5s, ...
* nettement plus grave et plus simple : un **coucou gris** semble hésiter à 5.5s (1 seul "cou" ? trop loin ?),
progresser à 9s (un "cou cou", mais un peu grêle), puis trouver ses marques (à partir de 14s), avant de disparaître
(vers 21s, éloignement ? extinction de voix ? attaque d'un autour ? ou pire, d'un accenteur irrascible ? ;-)
* nettement plus furtif (on ne l'entend qu'une fois ?), à 19s, une modulation typique de **rouge-gorge familier**
("suiuuuu"), à bonne distance.
De plus en plus difficile (court, loin, aigu), 3 espèces de mésange sont présentes :
* au moins une **mésange bleue** émet des phrases de chant typique "tsi-dé-dé-dé ..." (ou variantes), nettement
vers 9.5-11s, 15.5-17s, 22-23s, 39.5-41s, moins clairement vers 4-5s, 9.5-10.5s ... etc ("parasites" sur la ligne ;-),
* une **mésange charbonnière** égrène des doublets aigrelets à 5-6s et 37-39s (chant) ;
et c'est peut-être elle aussi qui crie "façon" Pinson des arbres - "tuic tuic" - juste avant,
à moins que ce ne soit un vrai pinson ?
* enfin, les fines oreilles auront "senti" la présente de quelques conifères lointains (sans en deviner l'essence ?),
grace à 3 cris fins, traînants et légèrement modulés d'une **mésange noire**, entre 27.5s et 30s.
Reste la cerise sur ce gateau déjà bien garni, en fin d'enregistrement, l'imposteur, l'imitateur de service,
un **rouge-queue à front blanc**, qui fréquente aussi volontiers les vieilles forêts feuillues pour nicher :
* on repère d'abord ses notes typiques de début de phrases de chant : à 41s, et surtout 52s, des "si tru tru"
ici pas très sonores, mais qui portent souvent très loin, très diagnostiques pour l'espèce
(mais ... méfiance tout de même, certaines fauvettes à têtes noires en sont
friandes,
il est prudent de guetter quelque flûté diagnostique - de fauvette - avant et après ...),
* puis, à la ré-écoute, entre 45s et 46.7s, un enchaînement très suspect fait dresser un sourcil déjà suspicieux :
2 cris de querelle d'
étourneau sansonnet
suivis d'un cris de vol de
pipit des arbres
(voire
de Godlewski pour les optimistes,
ou les bretons cocheurs qui vont à Ouessant en automne ;-) ... mais non, ça ne sonne vraiment pas pareil !) ...
* et ce sourcil se dresse encore un peu plus lorsqu'on ré-écoute ce qui suit immédiatement le 2nd "si-tru-tru" à 52s :
une bribe assez convaincante de chant de
linotte mélodieuse (suivie de quelques "simagrées" compliquées dans le même timbre,
dont un "tsuiii" ostensiblement allongé ... ?).
Pour conclure sur une note plus "mammale", quelques **singes hurleurs** également en fond sonore ;-)