Espèces \"conirostres\" comme les fringillidés, nos moineaux appartiennent à la famille des \"passéridés\"\n", " (une cinquantaine d'espèces connues dans le monde, dont celles du genre \"Niverolle\").
\n", "On se limite ici aux 3 espèces présentes toute l'année en Auvergne :\n", "
Très commun, présent partout à proximité de l'homme où il trouve des graines ou à défaut diverses\n", " \"miettes féculentes\" d'origine anthropiques ; on le trouve donc :
\n", "Régime alimentaire très granivore donc, mais au printemps, il apprécie également toutes sortes\n", " d'insectes, même de taille respectable (jusqu'aux criquets, hannetons, sauterelles, ...),\n", " et en nourrit aussi ses poussins.
\n", "Généralement sédentaire.
\n", "2 à 3 pontes annuelles, entre avril et août.
\n", "Le nid est une boule parfois imposante de foin et d'herbes sèches, installé en général\n", " de manière peu discrète dans une cavité artificielle d'un mur, sous un toit, sous des tuiles,\n", " ou même dans un nichoir dont il déloge même les mésanges charbonnières.
\n", "Au fil des nichées successives, les juvéniles émancipés s'assemblent en troupes\n", " de plus en plus importantes au voisinage de leur lieu de naissance\n", " au cours du printemps et de l'été, bientôt rejoints par les adultes qui ne se reproduisent pas,\n", " puis plus tard par ceux qui ont accompli leur \"devoir perpétuateur\".
\n", "Hors saison de nidification, les moineaux domestiques s'assemblent en dortoirs de taille très variable\n", " dans des buissons et autres haies denses, en particulier à feuillage persistant,\n", " et parfois plus haut dans les arbres ; entre l'arrivée des premiers couche-tôt et l'endormissement\n", " général, on assiste alors à un concert dense de piallements émaillé de quelques accents plus individuels.
\n", "Espèce coloniale : dans la campagne anglaise, une étude a constaté que les colonies ne comptaient que 10-15 couples\n", " vivant de manière assez isolée des autres colonies voisines, centrées chacune géographiquement\n", " et socialement sur un noyau de quelques couples à \"vieux\" mâles, et que les couples de chaque colonie\n", " synchronisaient leurs pontes probablement grâce aux parades collectives habituelles à l'espèce.\n", "
A la faveur des transports de marchandises, et grâce à ses capacités d'adaptation, voire \"d'incustation\",\n", " notre \"piaf\" ou \"Pierrot\" colonise peu à peu la Planète : il a par exemple débarqué en Amérique du nord\n", " au milieu du XIXème siècle, et s'est également installé plus ou moins récemment en Nouvelle-Zélande,\n", " aux Iles Féroe, aux Philippines, en Afrique du Sud, à Hawaï, à l'embouchure de l'Amour, ... etc.
\n", "En Auvergne, l'indicateur STOC-EPS le donne stable depuis le début des années 2000 ;\n", " idem au Royaume-Uni, après le fort déclin des années 70 et 80\n", " (il resterait 1/4 des effectifs estimés dans les années 70) ; à l'échelle de l'Europe, le schéma\n", " d'évolution est très similaire à celui du Royaume-Uni depuis les années 80.
\n", "\n", "Identification :
\n", "Références spécifiques :
\n", "Début des chants en février, fin assez tard en été.
\n", "Les mâles chantent la plupart du temps à l'entrée, ou à proximité immédiate\n", " d'une cavité de nidification, souvent donc à plusieurs puisqu'au sein de leur petite colonie,\n", " mais parfois seuls selon les allées et venues du groupe.
\n", "On ne peut guère parler de phrase : le chant du Domestique est en effet plutôt\n", " une séquence plus ou moins ininterrompue de cris, parfois bien rythmée\n", " sous le coup de l'excitation, parfois plus décousue, comme si l'ennui semblait s'installer.
\n", "Selon le niveau d'excitation, et probablement le goût ou les capacités du chanteur,\n", " 1 seul à plusieurs types de cris sont utilisés dans le chant :
\n", "Selon le poste de chant, sur un fil ou un arbre bien dégagé, à l'entrée de la cavité,\n", " ou même carrément à l'intérieur de celle-ci, le rendu sonore de ce chant peut être\n", " tour à tour très clair ou très étouffé, assez métallique et aigu, parfois très proche des cris\n", " de quémande des poussins au nid (comparer par ex. le chant XC374320 et les cris des poussins XC448573\n", " ci-dessous).
\n", "Confusions possibles :
\n", "Le répertoire du Domestique est assez étendu, et les nuances et variantes des cris types sont nombreuses :
\n", "Il est à noter que très souvent, conséquence évidente des moeurs grégaires de l'espèce,\n", " on a affaire à un petit florilège plus ou moins varié de quelques uns des différents types de cris,\n", " et ce bien sûr, d'autant plus que le groupe est important : chacun peut avoir un commentaire\n", " ou une appréciation différente des circonstances !
\n", "Les \"clameurs de moineau\", caractéristiques des dortoirs en communauté, au lever ou au coucher,\n", " font ainsi et aussi partie de ce qui caractérise les moineaux : c'est souvent un charivari\n", " dans lequel on reconnait un fond dense de \"tchîlp\" classiques, avec des \"vagues\" plus intenses,\n", " fond sur lequel surnagent quelques \"twaï\" ou \"kêv\" d'alarme ou d'agressivité, à l'unité ou en doublets.
\n", "Les poussins au nid émettent à intervalles plus ou moins réguliers (très rapprochés\n", " lors des nourrissages) des \"tchi-it\" métalliques un peu traînants, souvent étouffés puisqu'émis de l'intérieur\n", " de la cavité contenant le nid, mais ressemblant beaucoup à certains chants simples, calmes,\n", " ... et très communs.
\n", "Enfin, il ne s'agit pas de cris, mais tout de même d'un \"bruit\" finalement assez typique,\n", " puisque produit par des oiseaux en groupe, et qu'on approche souvent de très près :\n", " le bruit dû à l'envol ou à l'arrivée dans un buisson d'une \"volée\"\n", " de dizaines d'individus, celui de l'air \"brutalisé\" par toutes ces ailes,\n", " ou des feuilles et branches du buisson, pareillement battues.
\"\"\"))" ] }, { "cell_type": "markdown", "metadata": {}, "source": [ "## 2b. Moineau friquet" ] }, { "cell_type": "code", "execution_count": null, "metadata": {}, "outputs": [], "source": [ "KSpecificites['MoineauFriquet'] = dict(\n", " specifs= \\\n", " \"\"\"Bien moins commmun que le Domestique, il est également moins commensal de l'homme que ce dernier,\n", " s'aventurant ou même vivant plus facilement en campagne cultivée et arborée, à quelque distance des habitations ;\n", " en Auvergne toutefois, on l'observe le plus souvent autour ou dans des villages ;\n", " il n'apprécie guère la ville, et fréquente moins souvent les poulaillers et autres élevages\n", " que son cousin.
\n", "Son régime alimentaire est plus insectivore aussi, et il dépend beaucoup moins des \"graines cultivées\",\n", " même en été et automne.
\n", "Plus \"timide\", moins adaptable et \"culotté\", il semble souvent vivre \"en marge\" de son cousin,\n", " lui laissant la place pour la nourriture ou le choix des cavités de nidification en cas de concurrence.
\n", "Il ne semble pas se livrer pas aux chahuts collectifs qu'on observe chez le Domestique en toutes saisons.
\n", "Sédentaire chez nous en Europe de l'ouest, il est migrateur partiel en Europe centrale,\n", " et franchement migrateur vers le sud / sud-ouest au nord de l'Europe ; en hiver, les friquets\n", " présents en Auvergne pourraient bien ne pas être tous des locaux ...
\n", "2 pontes annuelles, parfois 3, entre avril et août.
\n", "Le nid n'est généralement pas en boule comme chez le Domestique ; la coupe de brins végétaux divers\n", " est installée dans une cavité artificielle (trou de mur, ...) ou naturelle (arbre creux, ...),\n", " ou même dans un nichoir (et la Mésange charbonnière ne réussit pas toujours à s'imposer,\n", " obs. pers.) ; il peut également être installé dans des amas de branchages comme des nids de cigognes blanches,\n", " de milans noir, de corbeaux freux ... mais cela doit être rare.
\n", "Comme le Domestique, le Friquet niche en petites colonies, selon les disponibilités immobilières\n", " des arbres creux ou batiments dans un petit rayon d'à peine qq dizaines de mètres.
\n", "En automne, pour dormir, le Friquet s'assemble également en bandes plus ou moins importantes dans des buissons,\n", " plutôt dans des secteurs à l'abandon, à l'écart (jardins, carrières, friches ...) ; mais quand l'hiver arrive,\n", " il regagne des cavités artificielles ou naturelles, chacun de son côté, ou déjà en couples ou en tous petits groupes ;\n", " ces cavités sont d'ailleurs souvent et régulièrement garnies de foin pour cet usage non nuptial,\n", " et seront souvent utilisées pour la nidification, \"dans la foulée\".
\n", "En Auvergne, l'indicateur STOC-EPS signale un déclin de 20% depuis le début du siècle,\n", " mais depuis 2013-14, la baisse s'est brutalement accélérée en grand Limagne et surtout dans l'Allier \n", " (comparez par exemple les cartes de nidification\n", " \n", " 2018 et 2010) ;\n", " au Royaume-Uni, après l'effondrement des années 60, 70 et 80 (il ne subsisterait qu'1/25ème des effectifs estimés\n", " dans les années 60 !), et une certaine reconquête jusqu'à la fin des années 2000, il semble à nouveau en déclin ;\n", " à l'échelle de l'Europe, après un déclin prononcé dans les années 80, et plus modéré jusque dans les années 2000,\n", " il semble maintenant reprendre quelques forces.
\n", "\n", "Identification :
\n", "Références spécifiques :
\n", "Début des chants en février, fin en été.
\n", "Comme chez le Domestique, les mâles chantent la plupart du temps à l'entrée, ou à proximité immédiate\n", " d'une cavité de nidification, souvent donc à plusieurs puisqu'au sein de leur petite colonie.
\n", "Le chant du Friquet est généralement très difficile à distinguer de celui du Domestique\n", " tant sa structure, sa dynamique, les timbres des \"cris\" qui le composent ... et leurs nombreuses variations\n", " et nuances paraissent similaires : pour la description du chant habituel (en champ dégagé ou depuis une cavité),\n", " comme pour les confusions possibles, on se reportera donc simplement au Domestique !
\n", "Il semble toutefois possible, en certaines ciconstances, de l'identifier à coup sûr :
\n", "De manière générale, comparés à ceux du Domestique, les cris du Friquet sont :
\n", "... ce qui les rend souvent plus \"rudes\", plus secs, plus \"décidés\", et plus sonores aussi.
\n", " \n", "Le répertoire du Friquet est par ailleurs tout aussi étendu que celui du Domestique,\n", " avec de nombreuses nuances et variations :
\n", "Notons enfin que dans une bande de moineaux dans un buisson, de quelques individus à la conversation animée,\n", " à quelques dizaines (ou plus) d'individus assemblés en dortoir avant la nuit (ou au lever le lendemain), \n", " produisant une véritable clameur audible de loin ... la présence de quelques friquets au moins\n", " n'est pas très difficile à déceler, le timbre nasal (répétition numéro 8 :-) et la sécheresse\n", " de leurs cris type alarme \"têêït\" ou roulade agressive \"tchrrritch\" ne manquant pas de se faire remarquer,\n", " en comparaison des cris équivalents des domestiques.
\"\"\"))" ] }, { "cell_type": "markdown", "metadata": {}, "source": [ "## 2c. Moineau soulcie" ] }, { "cell_type": "code", "execution_count": null, "metadata": {}, "outputs": [], "source": [ "KSpecificites['MoineauSoulcie'] = dict(\n", " specifs= \\\n", " \"\"\"Ayant besoin d'un climat sec et particulièrement ensoleillé, dans une mosaïque de milieux assez ouverts\n", " et plutôt cultivés, le Soulcie (ou \"la\" Soulcie) ne se rencontre en France que grossièrement dans grand\n", " un croissant sud partant des Charentes, passant par le Médoc, la plaine toulousaine, le Languedoc,\n", " et la basse vallée du Rhône, pour finir avec l'ensemble des Alpes du sud jusqu'à la mer.
\n", "En Auvergne, il est donc en limite nord de répartition,\n", " avec \n", " 3 grands noyaux de population assez isolés les uns des autres :\n", " dans les environs d'Issoire, dans un large Velay et dans la Chataigneraie cantalienne.
\n", "Son régime alimentaire, assez mal connu, semble similaire à celui des autres moineaux, à la fois\n", " granivore / céréalier et insectivore (avec une probable dépendance envers les orthoptères de bonne taille\n", " pour l'élevage des jeunes).
\n", "Plus discret que le Domestique, un peu comme le Friquet, et plus méfiant semble-t-il en période reproduction,\n", " il souffre probablement en certains endroits d'une certaine concurrence de son encombrant cousin\n", " pour l'accès aux cavités de nidification ; car c'est également un cavernicole, qui installe chez nous\n", " son nid typique de moineau plutôt dans des sites artificiels (trous de vieux murs, dessous de toits ...)\n", " que dans des sites naturels (vieux arbres creux, crevasses de rochers ou même terriers ou vieux nids\n", " d'hirondelles), comme ailleurs en Europe méditérranéenne.
\n", "L'espèce est généralement sédentaire chez nous, sauf pour les effectifs montagnards qui fuient\n", " la neige en hiver, et rejoignent sans doute les nicheurs de moindre altitude dans leurs petites\n", " pérégrinations hivernales, à peu de distance de leurs pénates de la belle saison.
\n", "En France, 2 pontes annuelles semblent assez régulières, la première assez tardivement, en mai.
\n", "Comme ses cousins, le Soulcie niche en petites colonies, selon les disponibilités immobilières\n", " des bâtiments dans un petit rayon d'à peine qq dizaines de mètres ; il semble également que ces colonies\n", " synchronisent leur nidification.
\n", "En automne, et en hiver, les soulcies s'assemblent également en bandes plus ou moins importantes\n", " exploitant les cultures en journée et dormant dans des arbres touffus, des lierres,\n", " mais chez nous plus probablement dans les enfractuosités des vieux bâtiments de leur dommaine vital.
\n", "En Auvergne, les populations sont mal connues, mais dans une impression générale de stabilité à long terme\n", " (sur un fond d'instabilité à court terme constatée partout ailleurs), de petits noyaux semblent disparaître\n", " les uns après les autres depuis les années 80 ; en France, curieusement, malgré l'évolution du vieux bati,\n", " et l'intensification des cultures, les populations semblent en forte augmentation depuis 2000 ;\n", " à l'échelle de l'Europe enfin, après des années 2000 fluctuantes, une certaine\n", " croissance des population semble se dessiner assez récemment.
\n", "\n", "Identification :
\n", "Références spécifiques :
\n", "Attention : Mon expérience \"de terrain\" du Soulcie est plutôt réduite !
\n", "Dans ce qui suit, je me suis donc appuyé sur les descriptions de Paul Géroudet, de Jean C. Roché\n", " et de François Deroussen, et sur les enregistrements publiés par ces deux derniers audio-naturalistes\n", " (Cf. références générales), références que j'ai confrontées et comparées\n", " avec précautions aux enregistrements publiés sur xeno-canto.org\n", " (souvent trop succinctement décrits) et à ma longue expérience du Moineau domestique.
\n", "Je prendrai donc avec plaisir toute suggestion de correction ou d'amélioration basée\n", " sur une expérience plus directe de l'espèce : n'hésitez-pas à me contacter !
\"\"\",\n", " manifs= dict(\n", " ch = \\\n", " \"\"\"Début des chants en février, fin en été, ou avant s'il n'y a pas de seconde ponte.
\n", "Même comportement de chant des mâles que chez les 2 autres cousins :
\n", "Comme chez les 2 autres moineaux, on ne peut guère parler de phrase : le chant du Soulcie\n", " a exactement la même structure répétitive plus ou moins rythmée, selon le niveau d'excitation ;\n", " et semble-t-il encore plus monotone, car on n'y entend guère qu'un seul et unique \"cri\", sans grande variation ;\n", " avec peut-être une plus forte tendance à grouper ces cris par 2 (parfois 3).
\n", "Le \"cri\" répété est assez différent de ceux utilisés dans leur chant par le Domestique et le Friquet :\n", " dans le même timbre général \"cisaillé\" qui caractérise la voix de l'espèce, il est :
\n", "Confusions possibles :
\n", "Géroudet parle également d'un \"babil soutenu du genre Linotte, entrecoupé de notes grinçantes\",\n", " selon ce qu'on lui a décrit, et dit avoir observé \"un mâle qui chantait sur un toit en produisant\n", " un grincement continu semé de tî ou tuî aigus\" (voir ci-dessous, parmis les cris, l'enregistrement\n", " XC299550, où on entend entre 5s et 15s\n", " un tel \"babil du genre Linotte\" ... sans être absolument certain qu'il soit émis par un Soulcie).
\"\"\",\n", " cr = \\\n", " \"\"\"S'il ne faut retenir qu'un cri du Soulcie, c'est celui que l'espèce fait entendre à longueur\n", " de journée, en toutes circonstances ou presque, dans toutes ses variantes (y compris dans celle qui sert\n", " de base au chant) : le \"tsuu-î\" ou \"shuu-î\", souvent redescendant \"tsuu-îu\" ou \"shuu-îu\",\n", " aigu, assez strident, un peu \"geignard\".
\n", "Pour le reste, le répertoire du Soulcie est presque aussi étendu que celui du Domestique et du Friquet,\n", " et tout aussi sujet à nuances et variations ; et beaucoup de cris peuvent être rapprochés\n", " de ceux des 2 autres espèces :
\n", "Confusions possibles :
\n", "Un grand et amical merci à Gilles Saulas, pour ses relectures et compléments.
\n", "Grand merci aussi à Romain pour ses très belles photos en haut de page.
\n", "\"\"\"" ] }, { "cell_type": "code", "execution_count": null, "metadata": {}, "outputs": [], "source": [ "KAttributions = \\\n", "\"\"\"\n", "Les 2 photos en haut de page sont de Romain Riols (tous droits réservés).
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